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« Ils en ressortent transformés » : en pleine rentrée scolaire, des élèves plongés dans les Jeux paralympiques

Casquettes bleues ornées du numéro 61, en référence au département de l’Orne, sur la tête, de grands drapeaux normands frappés de deux félins dorés sur fond rouge, la joyeuse troupe passe difficilement inaperçue dans le hall d’arrivée de la gare Montparnasse, à Paris, mardi 3 septembre. Vingt-sept élèves de CM1 et CM2 accompagnés par six membres de l’équipe pédagogique de l’école Notre-Dame Saint-Louis de Briouze sont en visite dans la capitale pour assister au tournoi de cécifoot des Jeux paralympiques, au pied de la tour Eiffel.
Et ils ne sont pas les seuls. En cette semaine de rentrée scolaire, les tribunes des sites de compétition se sont remplies d’écoliers venus de toute la France. Plus de 190 000 billets ont été distribués par l’Etat à des classes allant du CM1 à la terminale dans le cadre du programme Ma classe aux Jeux. « C’est la plus grande sortie scolaire jamais organisée », affirme Amélie Oudéa-Castéra, ministre des sports démissionnaire.
A la gare Montparnasse, dès les portiques du métro, le groupe normand est accueilli par une ola des agents de la RATP, arborant un gilet violet. Au cours de l’année scolaire précédente, ces enfants ont travaillé sur les Jeux olympiques et ont été sensibilisés à la question du handicap. Ils ont également rencontré le pongiste Emeric Martin, qui fut le capitaine de la délégation française à Pékin, en 2008. « C’est un message éducatif important : on peut faire de son handicap une force », insiste Aline Letertre, directrice de l’établissement qui a reçu le label Génération 2024. Assister à une épreuve paralympique au cœur de Paris, « c’est une super finalité », estime-t-elle.
Pour beaucoup d’élèves, cette sortie est aussi leur toute première visite de la capitale. Devant la tour Eiffel, enveloppée de brume en ce jour gris et pluvieux, un des élèves s’exclame, émerveillé : « Ça touche les nuages, c’est comme le mont Saint-Michel. » Et l’occasion de jouer les touristes ne s’arrête pas là : après la session matinale de cécifoot, le groupe arpente plusieurs rues emblématiques de la capitale jusqu’aux jardins des Tuileries, où ils ont réservé des billets pour admirer la vasque. Avant de rebrousser chemin vers la gare en fin de journée. Si, pour le déplacement, ils ont bénéficié de tarifs réduits de la SNCF et d’Ile-de-France Mobilités, la restauration et le logement n’ont pas été pris en charge.
Pour éviter de payer une nuitée à Paris, un groupe de Corses également venus à la session de cécifoot fait même l’aller-retour dans la journée en avion. « Financièrement, ce n’était pas possible » de rester plusieurs jours, explique Nathalie Vitali, professeur d’éducation physique et sportive au collège Baleone à Sarrola-Carcopino, près d’Ajaccio, et qui accompagne les trente élèves « les plus méritants de l’association sportive de l’établissement ». Le réveil matinal – à 4 h 30 tout de même – « valait le coup », assure Elouane, 12 ans. L’adolescente, qui pratique le volley-ball, partage sa joie de se retrouver sur le site des compétitions qu’elle a suivies à la télévision pendant les Jeux olympiques.
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